La désertification médicale ne cesse de faire parler d’elle et les bons praticiens dentaires se font rares. Alors, si vous venez d’obtenir votre diplôme ou si vous souhaitez prendre votre indépendance après plusieurs années d’exercice en collaboration, voici tout ce que vous devez savoir pour créer votre cabinet dentaire.
Vous êtes chirurgien-dentiste mais votre installation en cabinet indépendant fait aussi de vous un entrepreneur à part entière. Pour ouvrir votre cabinet, vous allez devoir projeter votre activité : lieu d’installation, étude de marché représentent les premières étapes à concrétiser. Cette dernière représente un gage d’avenir mais aussi une suite de données concrètes qui vous aideront à solliciter un organisme bancaire. Alors, changez de casquette et posez-vous les bonnes questions. Pour une meilleure vue globale de votre métier, prenez des repères. Quels sont les tarifs en cours et pour quels soins exactement ? Sur votre zone géographique, quelle est la concurrence ? Y a-t-il un manque dans une spécialité ? Autant un groupement médical peut attirer la patientèle, autant trop de collègues aux compétences similaires freineront votre développement. Plusieurs organismes peuvent vous fournir des informations précieuses comme le Conseil de l’Ordre des chirurgiens-dentistes ou la Caisse Primaire d’Assurance Maladie. Les Agences Régionales de Santé comme les associations de professionnels répondront aussi à vos questions.
Selon la Confédération Nationale des Syndicats Dentaires, presque la totalité d’une patientèle d’un cabinet dentaire habite dans un rayon de 10 km. La proximité a donc un rôle déterminant dans votre installation professionnelle. Votre étude de marché vous aura déjà renseigné afin d’éviter les écueils de la concurrence ou du manque d’activité. Il faut donc maintenant choisir l’option la plus intéressante entre la location ou l’achat d’un local en plus de votre investissement de matériel. Pour une location, vous serez assujetti à un bail commercial ou à un bail professionnel. Ce dernier s’avère souvent plus judicieux puisqu’il est plus souple que le bail commercial et correspond tout à fait à votre profession libérale. Vous devrez toutefois respecter sa durée de six années, sa tacite reconduction et le préavis de six mois en cas de rupture. Avant de vous engager dans votre futur espace professionnel, veillez au respect des normes d’accessibilité envers les personnes à mobilité réduite. Enfin, occupez-vous de la question du local pour votre création de cabinet dentaire au plus tôt. La recherche peut s’avérer longue et le repli dans votre domicile est sujet à l’acceptation de la copropriété et de la mairie. Idem si vous visez un immeuble où exerce déjà un de vos confrères. Vous ne pourrez vous installer qu’avec son accord.
Parmi les obligations administratives, la définition d’un statut pour la création de votre cabinet de dentiste s’impose aussi dès les prémices de votre idée. La Société d’Exercice Libéral À Responsabilité Limitée a convaincu de nombreux praticiens. Cette structure a été créée pour offrir un équivalent aux professions libérales qui ne peuvent prétendre à la SARL. Société de capitaux, elle représente une personnalité morale avec des règles assez souples. Réservée aux professions réglementées, elle contient au moins deux associés. Si vous vous lancez seul, optez pour la SELARLU, Société d’Exercice Libéral À Responsabilité Limitée Unipersonnelle. Sans capital social minimum, elle permet de vous rémunérer en dividendes ou en salaires avec des statuts courants. Pour tous conseils ou besoin d'aides dans vos démarches, sachez que votre expert-comptable conseil peut vous accompagner à chaque étape de votre projet de création d'entreprise.
Il est temps d’entrer dans les démarches afin de créer votre SELARL pour cabinet dentaire. En premier, rédigez vos statuts. Nommez un ou plusieurs gérants et détaillez leurs rôles. Indiquez les modes de prises de décisions, les questions financières comme la répartition des bénéfices et tout autre condition régissant le fonctionnement de votre entreprise. Après l’ouverture d’un compte bancaire dédié à la société, déposez-y votre capital afin que la banque vous remette une attestation qui vous servira pour les autres démarches. N’oubliez pas que vos fonds seront bloqués jusqu’à clôture définitive du dossier. Puis, publiez l’ouverture de votre société dans un journal d’annonces officielles du département concerné. Enfin, déposez votre dossier de demande d’immatriculation auprès du Centre des Formalités des Entreprises ou du greffe du Tribunal de Commerce. Constituez-le avec le formulaire M0 fourni par le CFE, deux exemplaires de vos statuts, deux exemplaires du certificat de dépôt des fonds, une pièce justificative concernant vos locaux et une photocopie de votre diplôme. Le gérant doit en plus ajouter la photocopie de sa pièce d’identité ainsi qu’une attestation sur l’honneur de non-condamnation pénale.
Une fois vos démarches terminées et votre immatriculation définitive obtenue, il est temps d’ouvrir votre cabinet dentaire. La possibilité de racheter la patientèle d’un collègue partant en retraite ou cessant son activité peut être une opportunité intéressante. Toutefois, veillez à la bonne définition de votre accord qui prendra la forme d’un contrat de cession et d’acquisition de patientèle. En échange d’un versement financier de votre part, le confrère s’engage à vous présenter en tant que successeur. Mais, n’oubliez pas que les patients ne sont aucunement liés à leur praticien. Pour toutes ces questions d’ordre administratif ou pour vos besoins de gestion, n’hésitez pas à interroger nos experts.
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