Votre diplôme de droit en poche, vous avez eu la chance de trouver une place de collaborateur au sein d’un cabinet d’avocats déjà bien installé. Seulement, après quelques années de précieuse expérience, le temps est venu de monter votre propre affaire et surtout de devenir votre propre patron. Que vous vous imaginiez dans une petite structure ou dans un modèle pouvant évoluer et offrir à son tour des postes à des salariés ou à des collaborateurs, l’important réside dans un lancement irréprochable. Comment créer son cabinet d’avocat ? Réponses administratives et juridiques, bien sûr.
Pour honorer le cadre légal de l’ouverture d’un cabinet d’avocat, vous devez tout d’abord respecter l’intégralité des conditions de cette profession réglementée. Si vous êtes déjà en poste, même en tant que collaborateur, cela ne représente rien de nouveau pour vous. Vous avez déjà dû justifier de votre nationalité française ou européenne et êtes inscrit au barreau dont vous dépendez. Veillez toutefois à cette dernière requête. En effet, la création de votre propre cabinet d’avocat ne se fera peut-être pas à proximité de votre ancien employeur. Il importe donc d’anticiper cette question. Cela rejoint l’état d’esprit que vous devez adopter dès le début de votre projet. Un avocat indépendant est également un entrepreneur qui doit établir un business plan complet, n’omettre aucune dépense, et se montrer digne de la possession d’une entreprise avec ses bénéfices et ses charges.
Avant de vous lancer dans des démarches plus approfondies, décidez-vous quant à votre siège social dont dépendront votre lieu d’exercice et donc votre barreau de rattachement. Songez aux aspects pratiques concernant la localisation de votre cabinet. En fonction de celle-ci, vous n’attirerez pas la même clientèle. Au quotidien, la proximité du tribunal représente un atout confortable. Si les locaux accaparent un budget important, vous pouvez opter pour une solution de départ en travaillant chez vous ou en louant une surface au sein d’un local partagé avec d’autres avocats. Dans ce dernier cas, assurez-vous que les règles de la déontologie sont respectées et que le secret professionnel ne peut être entaché. Enfin, intéressez-vous à la concurrence existante à vos portes et voyez si vous avez les moyens de vous démarquer. Vous effectuerez ensuite une déclaration de domicile professionnel au barreau dont vous dépendez muni d’une copie de bail ou d’un titre de propriété ainsi que des plans des locaux et du règlement de copropriété.
L’exercice du métier d’avocat peut s’effectuer sous différents statuts juridiques. Pour choisir la meilleure structure, n’hésitez pas à anticiper sur vos désirs d’expansion ou de carrière. Pesez bien les avantages et les inconvénients de chaque possibilité. Enfin, rien n’est irrévocable. Si votre affaire prospère au-delà de vos espérances, il sera toujours possible de changer le statut d’origine. Mais, comme tout entrepreneur, pensez en priorité à protéger votre patrimoine privé. Ainsi, comme un tiers des avocats français, vous pouvez exercer à titre individuel. Vous pouvez aussi vous associer avec d’autres avocats au sein d’une AARPI, une Association d’Avocats à Responsabilité Professionnelle Individuelle. La Société Civile Professionnelle, SCP, ne concerne que la mise en commun de moyens d’exercice comme des locaux ou un secrétariat. La Société d’Exercice Libéral, SEL, réunit ses membres sous forme d’une société de capitaux. Enfin, vous pouvez opter pour toutes les formes de sociétés commerciales hormis la SNC, Société en Nom Collectif, et les sociétés en commandite qui répartissent leurs acteurs entre bailleurs de fond et gestionnaires.
Entre l’emplacement, la forme juridique et la stratégie de développement de votre clientèle à mettre au point dès que possible, les tâches de l’avocat indépendant sont nombreuses et parfois complexes. Pour vous aider dans ces choix décisifs, n’hésitez pas à contacter les différentes structures de conseils. Le barreau entrepreneurial du Barreau de Paris ou l’équivalent au sein du barreau dont vous dépendez est un recours précieux. Pour toutes vos questions comptables rapprochez-vous de l’Association Nationale d’Assistance Administrative et Fiscale dédiée aux Avocats (ANAAFA). Au niveau local, la fédération Nationale des Unions de Jeunes Avocats, FNUJA, ou l’Union des Jeunes Avocats, UJA, sont des structures incontournables. Enfin, la Réseau Structure National recense des avocats qui sauront répondre à vos demandes de conseils. Cet organe établi par le Conseil national des barreaux vous assistera notamment dans votre choix de structure juridique. N'oubliez pas que votre expert-comptable conseil peut vous accompagner à chaque étape de votre projet de création d'entreprise.
Comme tout bon entrepreneur, le développement de votre clientèle doit être un objectif majeur. N’attendez pas d’avoir finaliser vos démarches pour y penser, vous auriez du mal à présenter votre projet face à un banquier sans un plan de développement et un business plan réfléchi. Commencez par vous tourner vers votre réseau personnel et professionnel. Les premiers clients sont souvent des connaissances ravies de trouver une personne de confiance. Si vous possédez des compétences spécialisées, mettez-les en avant. Elles sont plus rares sur le marché et peuvent intéresser certains de vos confrères avocats qui vous soumettront un partenariat ou une collaboration fructueuse tant en termes financiers que pour promouvoir votre activité. Parallèlement, débutez au plus tôt et entretenez une communication directe avec vos futurs clients sur vos médias professionnels. Un site internet ainsi que des publications pertinentes sur les réseaux comme LinkedIn peuvent contribuer à accroître votre audience. Il est important de vous mettre à la place de votre client qui doit pouvoir vous contacter rapidement et facilement au moindre besoin.
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