Le gouvernement a mis en place le 15 décembre dernier le “Bonus Réparation” afin d’inciter la population à faire réparer les appareils domestiques plutôt que de les jeter. Accueillie comme bonne nouvelle par certains, cette mesure suscite par ailleurs quelques inquiétudes chez les petits artisans. Car pour obtenir le label “QualiRépar” et figurer dans l’annuaire des professionnels agréés, ces derniers vont devoir remplir un cahier des charges assez exigeant. Comment s’applique cette mesure ? Et comment obtenir le label ? Voici quelques éléments de réponses.
Le bonus réparation est un coup de pouce financier qui permet aux consommateurs de faire réparer leurs appareils domestiques et électroménagers à moindre coût. Ce bonus pourra aller de 10 € pour un petit appareil électroménager jusqu’à 40 € pour la réparation d’un ordinateur portable par exemple. Les réparateurs appliqueront la remise directement sur leurs factures et se feront rembourser ultérieurement. Mais pour pouvoir appliquer cette remise, ils devront obtenir le label “QualiRépar”.
À noter : les produits étant encore couverts par la garantie constructeur ne sont pas concernés.
Pour obtenir le Label QualiRépar, les professionnels seront évalués sur une base de 31 critères. Ils devront notamment offrir une garantie d’au moins trois mois sur leur prestation. Fournir des devis détaillés, justifier de l’origine des pièces détachées et avoir une bonne gestion des déchets. Les entreprises devront également employer du personnel qualifié et s’engager à répondre sous huit jours et par écrit à toute réclamation formulée par le client. Enfin, ils auront pour mission de sensibiliser les clients au bon usage des appareils.
La demande de labélisation se fait via un portail unique. Cette dernière sera ensuite examinée par un organisme de certification indépendant. Il faut compter entre 6 et 8 semaines pour obtenir cette certification.
Les organismes certificateurs facturent les coûts de labélisations en fonction de la taille de l’entreprise de réparation et de la détention ou non d’un agrément ou d’une certification fabricant. Le cycle de labélisation dure 3 ans et 70 % des coûts de labélisation sont pris en charge par les éco-organismes qui pilotent le dispositif. Ce qui signifie que les réparateurs doivent payer 30 % de ce montant qui équivaut à peu près pour une petite structure (1 ou 2 personnes) à 447 € HT.
Pour se faire rembourser le montant du bonus, les professionnels devront transmettre leur demande via un portail informatique dédié. Pour cela, ils devront fournir un certain nombre d’informations concernant la prestation : marque et modèle du produit, n° de série/IMEI, nature de la panne et coordonnées du client. Ils devront également renseigner le détail de la facturation c’est-à-dire la répartition du montant total HT entre main-d’œuvre, déplacement et pièces détachées. Et enfin, ils devront joindre une copie de la facture portant la mention “ Bonus Réparation” et indiquant le montant de la remise du client.
Ce dispositif pourrait réduire le gaspillage à la faveur d’une économie circulaire. Cependant, les artisans vont devoir mettre la main à la poche et passer par un certain nombre de démarches administratives afin d’obtenir le Label QualiRépar. On estime qu’il faut environ 7 minutes à un artisan pour remplir chaque demande de remboursement. Ce qui n’est pas négligeable pour une petite structure.
Néanmoins, cette mesure offre une meilleure garantie de services aux consommateurs et pourrait bien redorer le blason de la profession de réparateurs qui est peu reconnue.
Enfin, le point le plus important est que cette mesure contribue à la préservation de l’environnement.
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